Micro et Nano plastiques, inflammation digestive et troubles nutritionnels

La biologie marine s’est intéressée très tôt à la toxicité des micro et nano plastiques (MNPs) sur la sphère digestive, et à leur impact sur l’efficacité nutritionnelle des organismes.

Un impact préoccupant sur le microbiote intestinal et l’inflammation digestive

Les études pivots de Blarer et al. (2016) et Lo et al. (2018) ont déjà démontré les effets dysbiogènes et pro-inflammatoires des MNPs sur le microbiote intestinal (MI) et l’épithélium digestif, entraînant une diminution de l’absorption des nutriments, en particulier des lipides.

Des parallèles troublants entre des pathologies observées chez les oiseaux marins et la médecine humaine.

Des recherches récentes ont révélé des similitudes entre les pathologies digestives observées chez les Puffin à pieds pâles hyper-contaminés au macro et micro plastiques de par leur régime alimentaire:, et certaines maladies humaines en gastro-entérologie :

  • Plasticose chez les oiseaux marins : une inflammation chronique provoquée par les MNPs (Charlton-Howard et al., 2023)
  • Maladies inflammatoires de l’intestin (IBD) : une corrélation entre l’exposition aux MNPs et l’aggravation des symptômes (Yan et al., 2022)

Ces découvertes soulignent l’urgence d’accroître les recherches sur les effets des plastiques sur la santé digestive.

Nutrition clinique et exposition aux MNPs

La médecine humaine et les technologies réanimatoires recourent très largement aux polymères plastiques en regard de leur légèreté, leur durabilité et l’avènement de l’usage unique. Pourtant le relargage et l’exposition des patients aux MNPs commencent à questionner les cliniciens. Un projet récent, NUMIREA, mené avec l’équipe de réanimation adulte du CHU de Nantes (Dr Dauvergne et Dr Lakhal) vise une première mesure du relargage de MNPs via les circuits de nutrition entérale (Basaran et al., 2024).

Un enjeu critique pour la néonatologie

Un échange prometteur avec une experte en nutrition néonatale

En médecine néonatale, les études sur l’exposition et l’impact des MNPs restent rares, mais certaines recherches suggèrent déjà :

  • Un retard de croissance lié à une perturbation du flux placentaire,
  • Une possible exposition néonatale constante aux MNPs, en particulier les biberons en plastique (switch BPA/BPS),
  • Une contamination croissante des eaux en bouteille utilisées pour la reconstitution des préparations infantiles.


Cette exposition néonatale aux MNPs, durant  une période de grande vulnérabilité immunitaire et digestive, nécessite des investigations à l’heure où la notion d’exposome prend une dimension grandissante en Médecine Humaine et Vercauteren et al. a clairement ouvert la voie.

Face à ces préoccupations, TORPP a rencontré le Dr Laure Simon, réanimateur néonatal au CHU de Nantes, pour discuter de :

  • L’exposition aux MNPs des nouveau-nés prématurés via la nutrition entérale et parentérale,
  • L’impact potentiel des MNPs sur le confort digestif et la croissance post-natale des nouveau-nés.

Arnaud LEGRAND

Coordinateur médico-scientifique One Health Neoviz Group