Si la toxicité des Micro et Nano Plastiques (MNPs) semble très polymorphe – modification de l’activité alimentaire, retard de croissance, toxicité sur la reproduction, altération de l’expression génique, réduction de la survie et de la locomotion, dysbioses – leur impact sur le cerveau est une menace grandissante. En effet, les MNPs présentent un profil de neurotoxicité singulier, avec un effet cognitif déjà mesuré sur divers modèles biologiques tels que le zebrafish, le bernard-l’ermite ou encore les puffins.
Les mécanismes d’action des MNPs sur le système nerveux se décomposent en deux aspects distincts :
Véhiculés par la circulation systémique, les micro et nano plastiques traversent la barrière hémato-encéphalique et perturbent le système nerveux central. Cette exposition entraîne un stress oxydatif, des lésions neuronales, une inhibition des B-estérases, des protéinopathies et/ou amyloidopathies, ainsi qu’une modification de la microcirculation sanguine cérébrale augmentant le risque de thrombus.
Les micro et nano plastiques provoquent des lésions digestives et altèrent le microbiote intestinal, ce qui peut perturber l’axe microbiote-cerveau-intestin (mGBA – microbiota Gut-Brain Axis).
Cette interaction influence directement nos comportements, l’intégration et le traitement des messages sensoriels, mais aussi notre immunité.
La dissémination des micro et nano plastiques dans les organismes vivants, des tissus jusqu’aux cellules, représente une problématique sanitaire émergente. Leur toxicité sur le système nerveux et le microbiote intestinal pourraient jouer un rôle clé dans certaines pathologies neurologiques et psychiatriques. Mieux comprendre notre exposition, les voies d’absorption et la bioimprégnation des MNPs est essentiel pour mettre en place des stratégies de prévention adaptées.
En regard de ces mécanismes, le programme de recherche TORPP a investi très tôt des recherches sur la possible contribution des MNPs dans diverses pathologies neurologiques, psychiatriques ou neurodégénératives. Les projets menés visent à objectiver une surcontamination en micro et nano plastiques chez des patients dépressifs, atteints de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
L’infiltration des MicroNanoPlastiques dans l’organisme représente une problématique sanitaire émergente. Leur toxicité sur le système nerveux et le microbiote intestinal pourrait jouer un rôle clé dans certaines pathologies neurologiques. Mieux comprendre ces interactions est essentiel pour anticiper les conséquences à long terme et mettre en place des stratégies de prévention adaptées.